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Obama Self
17 juillet 2011

Bon anniversaire chweety!

 

Cher Boubou,

 

Tu as quatre ans aujourd’hui. C’est tout petit et pourtant si grand.

 

Je me rappelle m’être demandée par quel miracle ce petit bébé allait parler, marcher, penser. Et puis c’est arrivé. Jour après jour, pas après pas, tu t’es redressé, tu as parlé, tu as raisonné.

 

Je te mentirais si je disais que m’occuper de toi est un épanouissement de chaque instant. J’ai souvent envie de te faire taire, de m’enfuir, de m’isoler pour ne plus te voir, ne plus t’entendre, ne plus sentir le poids de la responsabilité que tu as amenée dans ma vie.

 

 Je me suis déjà posé la question « Et s’il n’était pas là, que serait ma vie ? ».

 

Tu sais, j’avais pensé qu’être mère serait la chose la plus naturelle au monde. Comme je me trompais ! Je me suis sentie envahie, dès les premiers jours. Assommée par le poids trop lourd de faire de toi quelqu’un de bien, de sensé, de savant,  en bonne santé, sain et heureux. Avoir la responsabilité de ton bonheur me terrorise. Je n’ai pas voulu reconnaître la honte que ce sentiment m’infligeait. Je l’ai ignorée. J’ai fait comme si elle n’existait pas, comme si la garder pour moi allait m’en libérer. Ce fut le contraire, évidemment. J’ai étouffé. La lutte intérieure qui était la mienne a eu raison de mes forces.

 

Parce qu’évidemment, toutes les mères, les bonnes, aiment inconditionnellement leur enfant ! Toutes les mères ne sont  jamais senties aussi entières qu’après la naissance de leur progéniture ! Toutes les mères me regarderaient avec mépris si elles savaient ce qui m’animait, si elles avaient  accès à ce qui se joue au fond de moi, au monstre que j’abrite.

 

Tu as phagocyté mon espace, happé jusqu’à ma liberté de penser. Renoncer est pour moi synonyme de materner.  Je sombre, souvent, puis je me reprends.

 

Parce que tu es magnifique, et que je suis ta maman. Tu fredonnes des airs inventés par tes soins du matin au soir et cette petite musique emplit la maison des jours durant. Tu dis « Pipi gravier » pour dire « diarrhée ». Tu prends des airs offusqués lorsque je te dis non et déclares sûr de toi « Tu n’es pas ma maman ». Tu refuses catégoriquement de prendre ta douche ou ton bain et c’est à chaque fois un combat, que je gagne au prix d’un pénible effort. Tu refuses que l’on te coupe les cheveux.

 

Je ne peux réellement t’en blâmer, car il faut que tu saches que tes cheveux sont la plus belle invention au monde. Quand il fait très chaud, ils forment des  petits ressorts sur le haut de ton front et dans le creux de ta nuque que je ne me lasse pas de regarder. Tu me dis « I love you » et « je te aime » en me serrant dans tes bras et à chaque fois, je sens que mon cœur va exploser. Tu adores ton Papa. Tu le réclames immanquablement quand il n’est pas là. Tu lui as demandé hier comment Maman faisait pour faire pipi puisqu’elle n’avait pas de zizi. Tu ne supportes pas la tristesse des autres. Quand tu manges des fraises et que leur arôme reste sur ton visage, l’odeur que je m’approche de toi pour humer est le plus doux parfum qui puisse exister. Ta fragrance unique et ces fraises que tu adores, c’est comme un poème olfactif que je pourrais relire éternellement. Tu nous tiens tête, souvent. Tu nous coupes la parole, tout le temps. Tu nous remercies d’avoir cuisiné pour toi. Je t'appelle mon chweety pweety et je devine que ça te plaît. Et quand tu dors, tu nous manques.

 

Tu as ouvert tes cadeaux ce matin avec un plaisir évident. Tu nous as remerciés de les avoir choisis pour toi. Tu étais visiblement heureux que nous les montions et démontions avec toi. J’étais heureuse aussi de nous voir tous les trois, de savourer ces plaisirs tout simples : des cadeaux, un gâteau, des bougies, toi, Papa et moi.

 

Oui, ta venue au monde et ton évolution me posent mille problèmes irrésolus chaque jour, mais tu as quatre ans aujourd’hui mon Boubou.

 

Je te aime aussi.

 

Maman.

 

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Commentaires
L
Disons que c'est une exagération de ce que j'ai tendance à me dire, tout en sachant que ce n'est pas très objectif ;-)
M
Il me semble que tu généralises un peu trop facilement à toutes les mères. Je crois deviner de quoi tu parles cependant.
Obama Self
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